En repartant de Kas
…nous déjeunons à Dalyan au bord de la rivière, face aux tombeaux rupestres creusés dans les falaises, une tortue à carapace molle, emblème de cette petite bourgade balnéaire, pointe son nez pointu sous nos yeux. La route qui descend sur Marmaris est maintenant une superbe quatre voies. Jour de weekend, nous croisons de nombreuses jeeps de « safaris » remplies de touristes couleur écrevisse. Nous arrivons au petit village de pécheurs de Selimiye où résident nos amis Français depuis quelques années, pour y passer trois jours … de repos. Nous dinons tous les soirs sur un ponton, face aux yachts luxueux qui amarrent pour la nuit dans ce petit port.
Balades, baignades, baies et eaux turquoises
Les journées sont consacrées aux balades en bateau, pique-niques dans les petites criques où nous sommes les seuls, baignades. Quand nous prenons les motos, c’est pour de courtes balades sur de magnifiques routes dans le maquis ou en corniches dominant des baies aux eaux turquoise, Sögüt, Sergi limani, sorte de bout du monde avec un ponton et son unique restaurant.
Nous repartons à regret de ce havre de paix, pour une étape qui nous mènera à Sirince. Nous prendrons un bac à Datça, réservé par téléphone la veille, pour arriver plus agréablement et rapidement à Bodrum. Traversée calme de 2h par une température idéale, nous accostons à côté de magnifiques caïques près de la mosquée et garons les motos. Nous nous baladons dans la rue bordant la mer, ponctuée d’échoppes ne vendant que des reproductions, copies de sacs, vêtements de mode européens.
Après un repas de poisson dans un restaurant avec vue sur le château, nous reprenons la route et longeons le Bafa Gölü. La température approche les 40°C !
La température monte, la fatigue aussi…
Nous faisons halte à Priène, où un arrêt à l’ombre d’une des nombreuses terrasses est très tentant, mais la visite du site nous attend. Encore une fois, nous sommes les seuls visiteurs ! Théâtre, avec sièges superbement conservés, agora, temple dorique, adossés à une magnifique acropole.La température monte encore, la fatigue également, enfin les derniers kms pour arriver à Sirince, village aux maisons grecques typiques, bien conservées et restaurées. Nous nous arrêtons à l’entrée d’où nous appelons la pension. Nous suivons le scooter de notre guide dans les rues pavées, jusqu’à ce que je juge, à juste titre, que les pavés deviennent trop gros et la chaussée trop défoncée pour ma moto … et mes capacités de pilote. Jean-Pierre s’aperçoit qu’il n’a plus son sac à dos, probablement déposé sur le mur avant l’appel téléphonique. Une heure après, le sac est toujours là avec argent, carte, passeport. Heureusement, nous sommes en Turquie !
Diner tranquille, personne dans les rues, ni au restaurant, notre serveur ne comprend pas un mot d’anglais et n’est pas très dégourdi. Fort de notre expérience malheureuse un jour de Cruise Day pour la visite d’Ephèse, nous décidons d’être à l’ouverture du site le lendemain matin.
Le voyage en Harley en Turquie continue, loin des groupes touristiques
Nous arrivons en effet à Ephèse de bonne heure, surprise, nous sommes les seuls devant la bibliothèque de Celsius, nous profitons ainsi au maximum du site pendant 1h30 avant que les groupes n’arrivent. Nous reprenons la route sous une chaleur écrasante. Izmir est plongée dans un nuage de crasse jaune, épais. La route à quatre voies est rendue dangereuse par la circulation dense et les conducteurs fous ! Nous alternons les arrêts ravitaillement en essence, boissons et nous arrêtons dans un routier pour déjeuner à l’ombre.
Nous nous séparons de Lydia et Bernard, qui doivent rentrer en France plus tôt, lors d’un dernier pot ensemble à l’embranchement Assos /Canakkale et poursuivons l’étape sans eux, par 25 km de route étroite longeant des plages. Les derniers kms sont gravillonnés avec une épaisseur jamais vue !
Un art de vivre unique à découvrir en Turquie
Nous avons décidé de dormir au bord de l’eau à Assos, plutôt qu’au village haut-perché de Behramkale. La descente sur le port, toute en pavés, est vertigineuse avec de merveilleux points de vue sur la mer en contre bas et l’île grecque en face. Nous logeons dans un petit hôtel donnant sur le port, bain immédiat dans l’eau rafraîchissante, puis douche, cay … Nous dinons sur le ponton de l’hôtel, au dessus de l’eau, après avoir choisi les mezze, les poissons à griller et le vin. Après une gaufre au chocolat, un tour sur la jetée, tout le monde est hors service. De bonne heure, nous montons jusqu’au village d’Assos pour visiter le site, désert à cette heure matinale, d’où la vue est imprenable. Le ciel est un peu voilé, le vent fort, mais il fait déjà chaud. La route ensuite présente peu d’intérêt mais devient ensuite beaucoup plus agréable, entre les pins et le maquis. A l’arrêt « récupération », je perçois un bruit anormal sur ma moto. Après vérification, il manque beaucoup d’huile !! Les niveaux sont faits et tout rentre dans l’ordre.
Rallier Istanbul en Harley
Pour rallier Istanbul, nous prendrons là encore un ferry, qui en 2h30 nous amène tout près du centre historique, là où nous avons réservé notre pension. Après une bonne douche et un peu de repos sur la terrasse, d’où l’on voit la mosquée bleue et Sainte Sophie, nous dinons sous la mosquée bleue, en musique et devant un spectacle de derviches. Nous partons en balade sur Divan Yolu où l’atmosphère est toujours aussi agréable. Tout a bien changé et a été très bien restauré. De nombreuses pâtisseries, bars et restaurants très sympathiques ont vu le jour. Bernard et Lydia sont arrivés à bon port à Thessalonique où ils vont laisser leur moto chez le transporteur et prendre leur avion pour Paris.
Nous consacrons une journée complète à la visite de la ville, mosquée bleue où nous retrouvons bien des touristes, puis le réservoir Yerebatan Sarnici, dont les colonnes sont remarquablement bien éclairées et mises en valeur. Nous n’oublierons pas le grand bazar, de vieux hans dans lesquels nombre d’artisans et de commerçants divers s’activent. Nous réussissons à retrouver le Büyük Valide Han et montons sur le toit après s’être fait ouvrir l’accès par un gardien. On embrasse Istanbul, la Corne d’or, le Bosphore, le pont de Galata. Après la visite de la mosquée Sulemaniye de Sinan, qui est magnifiquement restaurée, nous plongeons vers le pont de Galata, puis le marché égyptien. Nous passons un bon moment près du pont, à déguster nos maquereaux grillés devant nos yeux, et profitons de l’animation et de la vie bouillonnante de ce quartier. C’est le premier jour du Ramadam, en fin de soirée, les Stambouliotes se préparent à un gigantesque pique-nique de début de Ramadam sur les pelouses entre les mosquées. De grandes tables ont été dressées, des estrades avec chanteurs, discours … Nous revenons tous à l’hôtel, fatigués par cette grande journée de marche.
Dernier tronçon du roadtrip en passant par la Grèce
Dernier petit déjeuner en Turquie sur la terrasse. La sortie d’Istanbul se fait sans problème et sans trop de circulation. Nous accédons facilement à l’autoroute puis à une route monotone à quatre voies et en mauvais état qui nous mène à la frontière grecque. Nous passons rapidement la frontière turque et ses cinq postes, les grecs nous font un peu attendre. Autoroute monotone en Grèce, tout le monde dort joyeusement sur sa moto. Nous avons changé de pays et d’ambiance. Un jeune nous indique un lieu sympathique, à 70 km de Thessalonique. Nous arrivons à Stavros et trouvons un hôtel en bord de mer : baignade puis diner de sardines grillées et anchois au bord de la plage après quelques verres d’Ouzo.
Retour à la réalité
Le lendemain, nous arrivons sans problème dans la banlieue de Thessalonique chez le transporteur à qui nous allons confier nos motos pour leur retour en France : 8295 km affichés au compteur ! En 15 minutes les motos sont sur les palettes, nous aidons Alain à mettre la sienne dans son camion. Nous rejoignons l’aéroport en taxi en suivant le bord de mer. Nous arrivons en avance à l’aéroport et dégustons un café glacé, boisson local typique. Jean reçoit un message d’Alain disant qu’il est en panne de boite à vitesse sur l’autoroute, mais cela va s’arranger ! Notre vol pour Paris est retardé de 45 mn et nous courrons comme des fous dans les couloirs de l’aéroport pour avoir la correspondance à Rome. Arrivée à Paris, comme prévu …
Que doit-on goûter lors d’un voyage en Turquie ?
Et si vous partez en Turquie, Agnès vous recommande les spécialités suivantes, prenez-en bonne note !
La cuisine turque est l’une des plus riches dans le monde. On trouve un grand nombre de plats communs à la gastronomie libanaise, grecque, turque ou arménienne.
– Les Dolma, « farci », « plein », « rempli ».
– Kuzu şiş et Tavuk şiş : Şiş (shish) veut dire brochette en turc. La viande de mouton ou de poulet est marinée et cuite sur le feu.
– Döner (kebab tournant dérivé du verbe tourner, dönmek en turc) : morceaux de viande de mouton (la plupart du temps mais on en trouve également au poulet) disposés sur une grande broche et grillés durant de longues heures.
– Iskender Kebap : une version de döner kebap. Les morceaux sont grands comme des feuilles. Les feuilles de viande sont placées sur les pide (presque tous les kebabs sont servis avec du pain spécial turc : pide), du yaourt, une sauce tomate et du beurre fondant sont ajoutés.
– Mantı : des boulettes de pâtes contenant de la viande hachée et de l’oignon sont bouillies dans l’eau. Un plat de mantı est toujours servi avec du yaourt, du sumak (épice au goût citronné), de l’origan, de la menthe sèche, du poivron rouge, de l’ail et de l’huile.
– Börek : su böreği, kol böreği, talaş böreği, sigara böreği, muska böreği, etc.
– Lahmacun et Pide : équivalent turc des pizzas
– Gözleme : crêpes cuites sur une plaque chauffée au feu de bois et garnies de fromage, viande, œufs.
– Baklava : pâtisseries sucrées formées avec de la pâte feuilletée très mince yufka avec de la pistache ou noix parsemée
– Sütlaç : sorte de riz au lait, souvent saupoudré de cannelle ou doré au four.
– Le thé, (çay) en turc, provient souvent de la région de Rize sur la mer Noire ; il demande une infusion assez longue (15 minutes) dans une sorte de théière bouilloire à deux étages (la partie bouilloire se trouve en bas et la théière en haut) ; il est servi traditionnellement dans des petits verres en forme de tulipe en versant d’abord le thé de la partie supérieure et en le diluant avec l’eau de la partie inférieure.
– Le café turc est préparé dans une petite casserole nommée cezve ; il est servi avec le marc, plus ou moins sucré ou pas du tout, accompagné d’un verre d’eau.
– L’ayran est préparé en diluant du yaourt dans de l’eau ; il est souvent servi comme accompagnement d’un repas rapide à midi (pide, lahmacun, döner…)
– Raki : sorte d’anisette qui se boit avec le repas, idéale avec du poisson.