Salut à tous, moi c’est Ben et j’ai 33ans. D’ordinaire jusqu’auboutiste et passionné, à la suite d’un licenciement économique assez violent en 2016 j’ai décidé troquer ma guitare contre un moteur et deux roues. Il s’est alors passé quelque chose que je n’imaginais plus : « mon cœur de battre a recommencé. » Sans vraiment m’en rendre compte la moto venait de prendre possession de mon avenir pour m’emmener vivre des sensations uniques que l’on ne trouve dans aucun autre milieu. Une chose dont je suis persuadé c’est qu’il n’y a nul besoin de faire 15000km en avion pour voir des paysages qui vous laissent rempli d’humilité. En effet, il y a encore des gens qui l’ignorent mais notre France est diablement belle. Nous avons la mer, la montagne, les cols, la pluie, la neige et j’en passe. Alors ni une ni deux, je déplie une carte de l’hexagone et je trace le chemin de mon Tour de France en Mash 400cc.

Beaucoup de motards diront qu’un monocylindre de si petite taille pour faire un gros roadtrip ce n’est pas vraiment le véhicule adéquat mais je suis convaincu d’une chose : ce n’est pas la moto qui fait le pilote mais le pilote qui fait la moto. Tout cela sonnait comme un défi personnel à mon humble niveau alors j’étais très excité à l’idée de donner le premier coup d’accélérateur. Vu qu’il serait trop long de raconter les trois semaines de trip j’ai décidé de sélectionner les cinq endroits qui m’ont le plus fait chavirer (dans l’ordre chronologique du voyage).

 

  1. Le lac de Paladru à Charavines

Pour accéder au lac de Paladru vous aurez à parcourir de magnifiques petites routes de campagne. Entourées de champs dorés par le blé, je me souviens encore des bruits de moteur des engins agricoles et de leur poussière qui venait faire connaissance avec mon casque. Une fois arrivés au lac je vous conseille d’en faire le tour comme ça pour le plaisir, si le temps est au rendez-vous : paysages féériques garantis. Par endroits l’eau est aussi turquoise que dans les Caraïbes et c’est bluffant. Prévoyez un pique-nique et prenez le temps de vous arrêter au bord un moment, ça vaut vraiment le coup.

 

  1. Les Vosges au petit matin

Connu de beaucoup de riders le col de la Schlucht est un grand classique à faire. En montant vous aurez le plaisir de découvrir les paysages de la douce Alsace. Ses grands sapins immenses me donnaient comme une impression de vertige, comme quelque chose d’interminable qui essayait de toucher le ciel alors que je luttais pour garder les yeux sur la route. Je n’ai jamais mis les pieds au Canada mais par endroits j’aurai juré avoir déjà aperçu certains de ces paysages dans des films. N’hésitez pas à sortir des routes principales en prenant des petits chemins annexes, les surprises peuvent être grandes.

 

  1. Les Landes

J’ai tout simplement adoré les Landes. J’étais en route pour Bordeaux et je ne m’attendais absolument pas à découvrir des routes aussi droites et interminables à la fois. Le ciel divinement bleu se reflétait sur les immenses chênes et pins qui longeaient ces départementales terriblement atypiques. Un bout de chemin avec deux Harley Davidson m’a fait comprendre qu’ici on roule à 70km/h et on prend le temps d’admirer les horizons dignes d’un film de Terrence Malick. Immersion garantie.

 

  1. Le col d’Elhursaro (Pyrenées/frontière espagnole)

Pour cette étape j’ai eu la chance d’être guidé par un type vraiment sympa. Loïc Chetout est un cycliste professionnel qui connait bien sa région. Armé de sa vieille BMW il m’a emmené grimper le col d’Elhursaro dans les Pyrénées. Le temps très laiteux nous avait d’abord inquiétés mais durant l’ascension nous avons eu la surprise de nous retrouver dans une atmosphère incroyable : des nuages blancs épais qui nous empêchaient d’y voir à quinze mètres, moutons, chèvres et chevaux en liberté. Nous étions tout d’un coup plongés dans un décor quasi-apocalyptique ou la nature aurait repris le dessus sur l’être humain. J’avais comme une envie de planter ma tente et de rester là, seul et en paix loin de la sauvagerie citadine de façon indéfinie.

 

  1. L’étang de Soulcem (Pyrénées)

Après une très belle étape à Lourdes, j’enfourche ma machine en direction de l’étang de Soulcem. J’avais bien pris soin de chercher un lac/étang auquel je pouvais accéder en moto en étant au plus proche de l’eau. La route a été longue et les chemins semés d’embuches mais je trépignais d’impatience de voir ce que ce point d’eau pourrait m’offrir. A quelques km de l’arrivée le vent soufflait en rafales de plus en plus fortes et les virages étroits m’impressionnaient. Je devais garder le contrôle pour enfin atteindre mon but. Après quelques frayeurs (mais quel vent!), je me met au point mort, je déploie ma béquille et j’avais enfin le bonheur de mériter la vue qui m’était offerte. Je n’ai croisé absolument personne. Une simple tente vide plantée au bord de l’eau qui menaçait de s’envoler comme seul signe de présence humaine. Assis sur un rocher et rempli d’humilité, je suis resté plusieurs heures à contempler cet horizon bleu absorbé par de gigantesques montagnes qui m’obligeait à réfléchir sur le sens de ma vie. De loin, le plus beau moment de mon roadtrip.

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