1/ Parle-nous de ton projet Take A Way ?

Take A Way est un projet à caractère humanitaire que j’ai mis en place en partenariat avec Planet Ride. Au départ de Cayenne, en Guyane Française, je compte vivre une aventure à moto de plus de 40 000 km au cœur de l’Amérique du Sud. Mon objectif n’est pas uniquement la recherche de sensations fortes et de paysages somptueux. J’ai pour ambition de rendre visite à plusieurs associations locales qui se battent quotidiennement pour la protection de l’environnement et l’accès à l’éducation des plus jeunes pour leur apporter un soutien matériel. C’est un sujet qui me tient particulièrement à cœur.

2/ Pourquoi avoir choisi Planet Ride ?

C’est lors de la préparation de cette aventure que j’ai pris contact avec l’équipe de Planet Ride. J’ai tout de suite accroché au fonctionnement de la plateforme et mes premiers échanges avec les membres ont été très agréables. A voir les épopées proposées sur le site et le blog, autant vous dire que mon impatience à partir a été décuplée !

Pour moi, une collaboration avec Planet Ride (PR) ne pouvait qu’apporter du bon. Mon objectif étant la sensibilisation d’une audience à la cause que je défends, la mise en avant de mon projet est primordiale. Je peux donc compter sur la popularité et le sérieux de Planet Ride pour m’assister et faire connaître ce qu’est Take A Way. En retour, c’est avec fierté que je porte haut l’emblème PR pour faire rêver d’autres aventuriers au travers de mon périple. La vie est courte, les quotidiens sont bien remplis et il est parfois trop compliqué de mettre en place de telles aventures seul. J’admire donc le travail proposé par Planet Ride qui permet à de nombreuses personnes de réaliser leur rêve plus facilement.

3/ D’où te vient cette passion pour la moto et le voyage ?

Ma passion pour les voyages vient de mon père. Grand baroudeur, il a voyagé toute sa vie et en a même écrit un livre. Avec ma famille, nous avons donc eu la chance de l’accompagner à plusieurs reprises. Mais c’est en Mongolie à l’âge de 9 ans que mon amour pour le voyage est vraiment apparu. A cette époque, nous vivions en Chine, à Pékin, et mon père avait envie de nous faire découvrir ce pays magique. Un matin, je décide de quitter la yourte familiale pour aller observer le lever du soleil sur la petite colline. Seul, face à la beauté de ce territoire vierge, je me souviens m’être dit : « Quel moment incroyable ! Si c’est ça la vie, alors je veux dédier mon existence à ce genre d’expérience ». Enfin avec les mots d’un enfant de 9 ans bien sûr ! 18 ans et près de 30 pays plus tard, me voici au cœur de la plus belle expérience de ma vie.

Quant à la moto, mon père (encore lui !) est motard et m’a très vite transmis cette passion. Premièrement au travers d’une petite Piwi Kawa puis grâce à des mobylettes, 50cc et 125cc. A 19 ans, je passe le permis gros cube que je n’exploiterai vraiment que lors de mes voyages en Inde, Nouvelle-Zélande et Australie. Rouler à moto est une sensation de liberté très forte. Nous ne faisons qu’un avec la machine. Nous communiquons avec elle, et elle nous répond également.

4/ Comment Take A Way peut-il sensibiliser les internautes à l’éco-système ?

Mon objectif n’est pas uniquement de tenter de sensibiliser les internautes à notre éco-système. Je voudrais par le biais de Take A Way mettre en avant le travail de toutes ces personnes qui font de la protection de l’environnement leur quotidien. On se fait souvent aborder dans la rue pour faire des dons, ou bien on reçoit des lettres de demande de la part d’associations diverses. Mais nous ne voyons jamais vraiment ce qui se passe. En documentant cet aspect de mon voyage, j’espère apporter un peu de concret dans les missions de toutes ces personnes. Ceci pourrait permettre de recréer un lien de confiance entre l’audience qui me suit et de futures associations. Nous avons tous un rôle à jouer pour protéger notre environnement et, sans confiance, aucune solidarité ne peut être envisageable.
L’impact du projet pour les associations est assez direct. La récolte de fonds mise en place avant mon départ me permet de pouvoir allouer un certain montant à chaque structure. Ceci afin d’acheter avec eux le matériel nécessaire pour leur permettre de travailler dans de meilleures conditions.

Indirectement, j’espère que mon périple donnera envie à d’autres personnes de s’engager auprès d’associations en tant que bénévole ou simple donateur. Ou bien ne serait-ce que de faire germer dans la tête de futurs voyageurs, l’idée d’incorporer une mission solidaire lors de leurs prochaines aventures. Car après tout, aider le peuple qui nous accueille est surement la meilleure façon de les remercier.

5/ Quel était ton modèle de moto pour cette aventure ?

Je vagabonde sur les terres d’Amérique du Sud avec Baloo. Baloo est une Kawasaki KLR 650C de 2003. C’est un trail simple mais très efficace. Je l’ai naturellement modifié pour qu’il puisse répondre au mieux à mes besoins et envies pour ce voyage. Plus grand réservoir, protections, béquille centrale, selle confort, porte bagages arrière… La liste est longue mais je ne regrette aucune de ces modifications. C’est un véritable plaisir que de partir chaque matin vers l’inconnu avec ce qui est maintenant devenu plus qu’un ami, qu’une simple machine issue d’une chaîne de production. Quand on voyage, on crée instantanément un lien fort avec son véhicule. Je l’avais déjà ressenti en Inde quand j’avais loué une Royal Enfield pour visiter le Rajasthan.

6/ Que peux-tu nous dire du Brésil ?

Le Brésil est un pays que je considérerais comme « facile » pour les voyageurs à moto. Il faut faire attention au coût de la vie, mais il est simple de trouver essence et logement partout. Au début de mon périple, j’ai dû traverser une partie de la forêt amazonienne pour rejoindre l’Amazone depuis la Guyane Française. Cette section fut un peu plus compliquée avec notamment 150 km de piste où l’on ne croise pas grand monde. La piste est en mauvais état et il faut faire attention à ne pas faire d’erreur. Car sous 35°C et 90% d’humidité, la moindre casse peut vite devenir un enfer.

Cependant, après 2 jours de bateau sur l’Amazone, le Brésil offre un spectacle fascinant. Des plages aussi belles que dans les films et une culture très présente. Notamment musicale. On peut entendre partout des rythmes de samba et les gens se déhanchent à longueur de journée. Le long du littoral, la vie y est paisible. On y mange une grande variété de fruits de mers et les après midi dans les hamacs est une coutume que j’ai adoptée assez rapidement. Sans oublier bien évidemment le football. C’est une véritable religion ici et chaque soir, il est aisé de trouver des compagnons avec qui taper dans le ballon. Une bonne façon de rencontrer de nouvelles personnes malgré la barrière de la langue.


Actuellement, la situation est assez complexe. En effet, les récentes élections peuvent créer quelques tensions mais rien de bien alarmant. On a tendance à penser que le Brésil est un pays dangereux. Certes, il faut faire attention à ce que l’on fait. Certains endroits ne sont pas spécialement recommandables la nuit. Mais après tout, en France aussi…

Les distances sont grandes et les routes peuvent parfois être en mauvais état. Mais ce sont de longues lignes droites qui ont une fâcheuse tendance à me perturber et rendre mes pneus carrés. Les seuls virages sont les zigzags nécessaires pour éviter les nids de poules, ânes, chèvres et autres obstacles. Depuis peu, l’environnement dans lequel j’évolue a bien changé. Désormais, je trouve enfin quelques virages le long du littoral Est du pays au milieu des champs de cannes à sucre. Quelques forêts aussi permettent de petites excursions sur des pistes le long de la route.

7/ Une anecdote en particulier ?

Au départ de mon périple en Guyane Française, j’étais dans une période de doute et d’incertitude concernant ce projet. Je me posais beaucoup de questions. Comme on dit souvent, « c’est le premier pas qui est le plus difficile ». Et c’est bien vrai ! Une fois parti je me suis tout de suite senti soulagé et certain de ma décision. Cependant, ce n’est qu’après deux semaines de voyage que je me suis vraiment pris une claque.

Par une belle matinée, je prends la route en direction de Santo Amaro au départ de Sao Luis. Après environ une heure de route, je croise mes premiers aventuriers à moto. On se fait un énorme signe de la main. J’imagine qu’ils avaient le même sourire que moi sous leur casque. C’est à cet instant que je me suis rendu compte de ce que j’étais entrain de vivre. De tous ces aventuriers dont j’ai lu les récits et regardé les vidéos ces dernières années, et bien j’en étais aussi un, à présent. Je me suis senti fier de moi, d’avoir réussi à mettre en place ce projet et d’avoir surmonté la difficulté de faire ce premier pas. J’en ai eu les larmes aux yeux. Quel beau moment. Je souhaite à tout le monde d’avoir l’occasion de vivre ce genre d’expérience.

8/ Quelle est la prochaine étape de Take a Way ?

Outre le fait de parcourir l’ensemble de la côte brésilienne à la recherche d’un petit coin de paradis pour le surf, la véritable prochaine étape de Take A Way sera de venir en aide à plus de 40 enfants des Favelas de Rio. C’est grâce à l’association franco-brésilienne Terr’Ativa que ce soutien est possible. Lors de ma visite à Rio, ce sont plus de 1100 € qui seront utilisés pour acheter du matériel pour chacun des enfants : stylos, cartables, livres scolaire, trousses… Je suis impatient de réaliser cette opération et de concrétiser cet aspect de mon projet. Une fois l’opération terminée, je mettrai le cap en direction de l’Argentine via les chûtes d’Iguazu. Une toute nouvelle aventure s’offrira alors à moi.

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