Après Buenos Aires, où as-tu poursuivi ton voyage en Amérique Latine ?

Bagages bouclés et montés, je quitte la ville de Buenos-Aires dans la fraîcheur matinale, objectif du jour : traversée de l’immense Pampa jusqu’à Santa Rosa, puis Neuquen. Malgré son apparente monotonie, la Pampa, tantôt couverte de fleurs, abritant une faune unique, tantôt désertique est toujours habitée. Je roulais des jours entiers, comme une expérience méditative sur le ruban rectiligne, à perte de vue, en direction de la Patagonie.

Raconte-nous une anecdote qui a marqué cette étape de ton road-trip en Amérique du Sud ?

A Villa el Chocon, dans la province de Neuquen, près d’un lac au bleu laiteux, j’ai observé six empreintes de dinosaure merveilleusement bien conservées, cette découverte a eu l’effet d’une détonation dans mon imagination et c’est l’esprit plein d’images de créatures que j’ai poursuivi ma route dans la Pampa. Au loin se dessinent les premières montagnes andines et je grimpe progressivement sur des hauts plateaux, les premiers virages me rappellent aux joies du pilotage, les paysages sont spectaculaires, je m’arrête, les yeux écarquillés.

Lors de mon voyage moto en Amérique du Sud, j’ai remarqué que les stations essences sont rares dans cette région du pays et une autonomie confortable est vivement recommandée, rien à craindre de ce côté-là avec ma petite Vstrom qui peut parcourir 500km avec un plein de 17 litres. Le prix du super est d’environ 1€ le litre. La température est variable et peut passer dans la même journée de 40 à 9 degrés Celsius avec l’altitude.

Parle-nous un peu de Bariloche

L’arrivée à Bariloche, avec son lac immense, ses boutiques de chocolats, rappelle quelque peu la Suisse, une variété incroyable de paysages, le bleu velouté des lacs et d’après une pancarte croisée dans les bois, quelques pumas sauvages habitent la région. Je prends la mythique Ruta 40 à Bariloche et remonte jusqu’à Mendoza, traversant de longues portions de pistes sablonneuses où il vaut mieux être équipé en crampons, dans des paysages toujours aussi variés qu’enchanteurs, j’ai traversé une région peuplée d’indigènes Chiquillanes, qui vivent tranquillement dans les contreforts isolés des Andes.

As-tu fait des rencontres pendant ce voyage moto en Amérique du Sud ?

C’est au milieu d’un de ces déserts que j’ai rencontré trois motards argentins que j’ai surnommés les anges de la route car ils ont surgi de nulle part… Nous avons fait route ensemble jusqu’à Mendoza, partageant nos réserves d’eau et prenant une piste n’existant sur aucune carte…Belle aventure !

Comment décrirais-tu la ville de Mendoza ?

Mendoza est accueillante, une belle ville de province, avec ses rues plantées d’arbres où le vin est au centre des discussions et les bodegas sont nombreuses pour vous faire tester leur délicieux Malbec. En arrière-plan, le dessin des montagnes des Andes, aux couleurs surprenantes, rouges, vertes, bleues, dorées, je ne connais pas d’équivalent en Europe. Et soudain, au détour d’un virage, là au milieu des montagnes surdimensionnées, souverain, le grand condor passe, puis en quelques secondes, disparaît dans les cieux.

Je continue mon voyage à moto en Amérique du Sud. L’Aconcagua se tient là, au milieu, avec ses 6960m, c’est le plus haut sommet des Amériques, visible depuis la route 7. Au fond d’une haute vallée andine, une piste de terre rouge, ancienne voie empruntée par les incas, mène au Christ Rédempteur, celui d’Argentine, situé à plus de 3800m d’altitude. Le passage de la frontière chilienne s’effectue sans difficulté, la traversée des Andes se poursuit sur plus de 200km en direction du Pacifique.

Descente des lacets, je double des camions aux freins surchauffés et j’arrive en plein cœur de vallées plantées de grand cactus longiformes, la végétation a changé, l’herbe se fait plus rare et la chaleur est intense. Sur les coteaux, des lignes de tamarugal, un cépage indigène rappelle que sont produits sur ce terroir propice les grands vins du Chili.

Quelle a été ta prochaine étape de ce voyage en Amérique Latine ?

Direction Valparaiso, textuellement « Vallée du Paradis » par une route superbement bitumée qui mène au bleu du Pacifique. Valparaiso, c’est entrer à nouveau dans une autre dimension, une autre culture, avec ses ascenseurs, sa vue superbe sur les hauteurs, et surtout ses maisons aux mille couleurs surplombant le port. Quand vient le soir, les navires se répondent à la corne de brume, donnant lieu à une étrange symphonie maritime. Les maisons colorées s’illuminent, comme si une constellation d’étoiles s’étaient couchées sur la colline. La route de mon road-trip en Amérique du Sud, elle, continue, promesse de virages, de nouvelles découvertes dans la Cordillère des Andes, en direction de Salta la belle.

 

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